jeudi 28 juillet 2011

La vraie vie

Ok, je l'admets. Je suis la première à passer du temps (beaucoup!) sur les réseaux sociaux. Je deviens "amie" avec des gens que je n'ai jamais vus et avec lesquels je ne serais sans doute jamais entrée en contact dans la vie réelle. Des gens que j'admire, ceux qui m'intriguent, ceux qui comptent, ceux qui m'inspirent, etc. Tellement facile d'envoyer une invitation virtuelle pour inciter des gens à rejoindre son réseau virtuel...

Pourtant, ce soir, j'ai réalisé à quel point il était facile de faire pareil au quotidien. Je suis sortie souper avec mon meilleur ami et j'ai rencontré une serveuse très sympathique avec laquelle j'ai eu l'occasion de discuter un peu. Plutôt que d'en rester là, en partant, je lui ai laissé ma carte en lui disant qu'elle pouvait m'appeler, ou pas, si l'envie lui en prenait un jour. Pas plus compliqué que ça, d'entrer en contact avec des personnes que l'on ne connaît pas mais qui nous donnent envie d'aller plus loin. Quand on pense que l'on compose avec tant de gens par obligation...



On ne vit qu'une fois, et on fréquente tous les jours des dizaines de personnes que l'on salue brièvement ou avec lesquelles on échange un peu plus. Puis, chacun repart de son côté et se connecte avec son cercle virtuel. Pourquoi? Parce qu'il suffit de se "poker" de temps en temps et de souhaiter un bon anniversaire à ceux que la plate-forme nous remémore? Observez bien à quel point c'est à la portée de chacun, oui, de chacun, d'aller vers les autres, d'entrer en contact avec eux, d'établir une relation, éphémère ou de longue durée.



Alors c'est décidé: même si leurs statut et date de naissance ne s'affichent pas sur leur profil (le vrai!), je vais m'évertuer à considérer les personnes se trouvant autour de moi, celles que je croise tous les jours, ou fortuitement.

Parce qu'un réseau social, ça ne se tisse pas sur la toile. Ca commence sur son propre palier. 

samedi 23 juillet 2011

Je m'étais pourtant promis...

oui, je m'étais pourtant promis de ne pas le faire ce soir. Extinction des feux de mon domicile à 21h30 et petite soirée dehors histoire de faire une pause dans le quotidien. Une soirée exemplaire, à tous points de vue: des échanges, de la musique, de la danse, des rires, la belle vie, quoi!

Et pourtant, une fois rentrée, ça a été plus fort que moi, il a quand même fallu que je m'y mette... j'ai hésité, me demandant si c'était raisonnable à mon âge, si cela allait vraiment m'apporter ce que j'en attendais: du plaisir, une montée d'adrénaline unique, le sentiment de connexion avec moi-même et le reste du monde.

Puis, j'ai tourné autour, regardé cet obscur objet de mon désir, méfiante et désireuse à la fois. Car oui, le mot n'est pas trop fort: je la considérais avec envie. Comme si le manque avait été trop fort au cours de la journée, me renvoyant à ma faiblesse, mon incapacité à m'opposer à ce besoin plus fort que ma propre volonté.

Je me suis demandé comment j'en étais arrivée là, à ne plus pouvoir la contrôler. Avant, je n'avais pas ça en moi. J'étais libre de cette dépendance, mes journées s'écoulaient comme celles de la plupart des gens. Avant. Avant, mes yeux ne me trahissaient pas, mes mains ne tremblaient pas. Mais ça, c'était avant. Avant qu'à cause de ça, mes nuits prennent un autre visage. Que je ne dorme quasiment plus, parce qu'elle me tient éveillée. Ne mangeant que quand mon estomac me le reclame, parce qu'elle me nourrit déjà.

Mes proches me recommandent de faire du sport pour me sentir bien. Du sport? Avec elle, c'est impossible, elle me prend toute mon énergie.

Du coup, j'en ai assez. Ok, j'admets qu'elle contrôle ma vie. Elle.

L'Ecriture (je serais très déçue que vous ayez pensé à autre chose...).

Y en a qui se cament au travail (je n'ai jamais vraiment été fan), au sport (la transpiration, c'est pas mon truc), à l'alcool (ça rend con), au sexe (c'est très surfait), aux substances chimiques (c'est comme l'alcool), moi, c'est l'écriture. C'est mon appendice, un truc avec lequel je vis, respire, aime. C'est vrai qu'elle est exigeante, elle ne sait pas lire l'heure et se fiche pas mal des repas. Elle n'a faim que d'une chose: d'inspiration.

Oui, en rentrant ce soir, j'ai allumé mon ordinateur, ouvert mon navigateur, et j'ai commencé à écrire. Pour faire mon coming-out devant ceux qui me liront. J'écris. Pas parce que je le veux, mais parce que je le dois. Une dette que j'ai envers moi-même. Une façon de rembourser le cadeau qui m'a été fait. Celui d'aimer les mots, leur structure, leur sonorité, leur sens. Quelque chose que je dois à une personne disparue aujourd'hui.

Une personne qui n'avait sûrement pas conscience du fait qu'elle avait définitivement marqué mon existence du sceau de sa passion pour la littérature. Bien sûr, il y en a eu d'autres depuis, qui m'ont permis de continuer à aimer l'écriture, qui m'ont aidé à en faire mon outil de travail. Mais l'amour que je lui porte aujourd'hui, l'hommage que je lui rends, il est venu d'une prise de conscience personnelle. La conscience du fait que ce respect, il me fallait le traduire concrètement.

Non pas en en faisant mon métier, mais en en faisant ma compagne. 

vendredi 22 juillet 2011

Je voudrais pas crever...


Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian

mardi 19 juillet 2011

L'événement le plus improbable du monde!

Y a des choses comme ça, dans la vie, des moments sortis de nulle part, des choses imprévisibles, en finance, on appelle cela des "Black Swan Events". Ce sont des raretés. Comme les cygnes noirs. Mais ils existent et vous font prendre conscience de la chance que vous avez d'être au bon endroit, au bon moment.

Je suis devenue "amie" avec une personne sur Facebook, qui a communiqué l'autre jour sur son profil la venue d'un groupe mythique de soul-funk de la fin des années 60 à Fully, petite bourgade valaisanne, Suisse. Impulsivement, j'ai décidé de prendre deux billets (pourquoi deux? Vieux réflexe!) presque pour voir si c'était vrai de vrai.

Le concert avait lieu hier soir. A Fully, Valais, Suisse. Alors c'est vrai qu'après une journée de diverses problématiques à résoudre, j'avais pas tellement envie de faire une heure de route toute seule pour aller voir un groupe dont je ne connais même pas les chansons par coeur (non, ce n'est pas une question d'âge de faire la midinette, c'est une question de temps disponible pour apprendre les paroles de ses idoles). Et puis j'ai fini par me dire que la route, c'était un peu mon territoire, l'endroit que je préfère. On finit par ne plus trop savoir d'où l'on vient et l'on ne voit pas encore où l'on va arriver. Ce sont les Limbes du quotidien.

J'arrive dans un joli petit bled, en plein milieu d'une vallée (on dirait le décor des Trois Cloches, non?), je parque ma voiture et déjà là, je rêve: il y a de la place (loin des parkings de festivals ou de concerts surbondés)! Je range ma Polo Young&Fresh - moi qui ne suis plus vraiment ni l'un, nil l'autre - et je traverse un petit pont au milieu de la végétation et au bout d'un sentier, je découvre une vieille usine désaffectée: le lieu du concert.



Hormis le fait, que la population locale était très... locale, j'avais plutôt l'impression d'être à la buvette d'un spectacle de fin d'année scolaire: bon enfant. Et puis, entrée dans la salle. Sur scène, une dizaine de pieds de micro et une bâche avec une grande photo dessus, un décor de petit théâtre. Je finis par me demander si ça va vraiment être LE groupe qui va venir, ou une troupe de sosies. Plus la soirée avance, plus cela me paraît irréel. 



20h35, le groupe débarque: les vrais Tower of Power, d'Oakland, Californie, USA. Plusieurs membres font partie du groupe d'origine et joue depuis 43 ans, comme on entre en religion. Et croyez-moi, on a prié, ce soir-là. 10 musiciens de légende sur scène, donnant leur âme, leur voix, leur talent pendant 2 heures de folie. J'ai même dû m'arrêter un moment pour réaliser que ce que je vivais était bien réel. Tout ça parce qu'une bande de potes a eu le rêve fou de faire venir Tower of Power à Fully, un jour. Ils en ont rêvé et j'étais là pour assister à la réalisation de leur rêve. Vous allez avoir droit à un extrait (le jour où Apple aura décidé de mettre un bon capteur son sur ses iPhone, je serai vraiment heureuse) parce qu'un cygne noir, ça ne se rencontre pas tous les jours. Amen.


samedi 9 juillet 2011

Vous connaissez la chanson?

Une petite découverte que j'avais envie de vous faire partager, parce qu'il y a des petites choses qui embellissent la vie et que, quand c'est le cas, on a envie de les transmettre...

Je ne sais pas d'où vous me lisez (évitez le "depuis chez moi" humoristique, je le faisais quand vous portiez encore des couches-culottes...), mais ici, en Suisse, on a une entité radio-télévision qui diffuse d'excellents programmes (globalement). Pour ma part, j'écoute - et c'est d'une banalité affligeante - la radio dans ma voiture en allant au travail. Oui, j'ai un travail, étonnant, non? Toujours est-il que je zappe régulièrement entre les diverses chaînes proposées afin de trouver quelque chose capable de retenir mon attention et, si possible, sans spots publicitaires ou animateur neurasthénique, ou pire encore, choix musicaux d'outre-tombe.

Or, voici deux fois qu'à des heures qui ne sont pas mes moments habituels, je tombe sur une émission résolument inspirante et passionnante: "On connaît la chanson". Le principe est simple, parler de cinéma à travers les musiques de film qui ont marqué les esprits... et le 7ème art. Je vous le dis tout de suite: je ne suis pas payée par la chaîne en question, mais pour une fois, je vais faire un coup de pub. Vous savez pourquoi? Parce qu'après avoir écouté l'émission d'aujourd'hui, j'ai dévalisé un site de vente (dont le nom commence par A et finit par mazon) de dvd et autres babioles, bien connu du grand public. Et figurez-vous que ça m'a rappelé l'époque où je filais m'acheter un cd après avoir regardé le Top 50 (c'est vieux, hein?).

Alors merci à Messieurs Philippe Congiusti et Mathias Bronnimann de m'avoir donné envie de voir ou revoir certains chefs-d'oeuvre grâce à leur talent. Messieurs, mes respects... et mes remerciements.

dimanche 3 juillet 2011

Voleurs d'heures!

Je réalise depuis quelques temps que mes journées sont trop courtes. J'ai 3'000 idées par 24 heures, ma boîte à faire tourner, une vie sociale démente et deux filles dynamiques (une semaine sur deux). Et je n'ai pas le temps de faire tout ce que j'aimerais. Il y a des projets qui dorment dans mes tiroirs, je dévore deux livres par semaine et ça ne suffira jamais!

Il y a des bibliothèques entières qui me tendent les bras, des concerts que j'aimerais donner (eh oui, en plus, je chante), des danses que j'ai envie d'apprendre, des pays par dizaine à visiter, du bénévolat à faire, des gens à rencontrer, des événements auxquels aller, des amis à voir, des films à visionner... Et du côté de mes filles, le monde à leur faire explorer, des émotions à leur faire connaître, bref, c'est pas une vie qu'il me faudrait, c'est une dizaine!

Et pendant ce temps-là, il y a des gens qui s'ennuient, qui ont l'impression de vivre des journées sans fin, qui ne savent pas quoi faire de leurs journées, de leurs enfants, d'eux-mêmes. Des gens que la liberté effraie.

Vous savez ce qui serait génial? Pouvoir acquérir les heures des gens qui ne savent pas les utiliser, les louer, les acheter ou les échanger. Arriver vers quelqu'un qui attend que le temps passe et lui proposer de lui prendre ce temps si précieux pour nous. Vous trouvez ça extrême? Moi pas. Ok, ça raccourcirait la vie de certains, mais en même temps, ils ont l'air de la trouver trop longue. Ce serait du win-win, non? Mes heures, j'ai bien le sentiment qu'on me les vole pour des absurdités: contraintes administratives et sociales, obligations de se montrer là où n'aimerait pas être, personnes que l'on rencontre avec lesquelles on ne partage rien, et j'en passe...

Bon, Albert, t'es sûr que le temps est relatif? Parce que moi j'ai plutôt l'impression que c'est la relativité du temps qui est relative. Filez-moi vos heures ou je dis à tout le monde que vous n'avez rien d'autre à faire de votre temps que de lire mon blog!

vendredi 1 juillet 2011

Comme le nain d'Amélie Poulain!

Au Festival de la Cité avec mon associé...
A Athletissima avec mon papa...

V.I.B

Le temps est venu de passer à la vitesse supérieure, chers lecteurs! Cela fait des mois que je vous balance ma vie sous à peu près toutes ses coutures (je vous épargne quand même les facettes vraiment glauques) et que, grâce à vous, je me rends compte que ce que je raconte vous intéresse, voire vous interpelle.

Maintenant, je ne suis pas fan du monologue, et ce(s) blog(s), je les ai pensés comme des espaces de partage, de discussion, d'engueulades si ça vous chante... Hier, j'ai eu le privilège d'assister à une manifestation depuis les loges VIP et je me suis rendue compte que, à ma façon et dans mon petit univers, mes lecteurs ont fait de moi une I.B (Important Bloggeuse), voire une VIB.

Il est temps, mes amis, de prendre votre courage et votre temps à deux mains et de montrer que vous êtes une communauté active, que vous aussi, vous affabulez parfois ou que vous n'êtes pas d'accord avec mes affabulations, que je vous énerve, que je vous inquiète, bref que vous m'aimez ou que vous me détestez. Vous et moi, nous n'allons quand même pas finir comme ces vieux couples ou l'un des deux parle et l'autre écoute, sans oser partager son opinion ou ses remarques?

Hein, dites, vous allez pas me faire le coup du "oui, ma chérie, je t'écoute, bien sûr"? Je suis une femme, moi, j'ai envie de répondant, d'assiettes qui volent et de belles déclarations! On a beau être une VIB, on reste un être socialement évolué...