mardi 14 août 2012

Je t'aime... Facebook!

Peut-on encore aimer à l'heure des réseaux sociaux? Et si on le peut, une relation saine et équilibrée est-elle seulement possible quand la pollution virtuelle est de la partie?

Pour une fois, je me sens légitime, tiens. Ayant grandi et connu mes premières amours alors que Mark était encore en couches-culottes, je peux témoigner des rencontres dans la vraie vie, des téléphones interdits en dehors de certaines heures, des missives par poste et des ruptures exemplaires.

Il était une fois... "nous, quand on était jeunes et qu'on sortait ensemble, on était vraiment "ensemble", sans sms, sans Whatsapp, sans consultation de nos mails ou de nos fils d'actualité. Nous, quand on était jeunes et qu'on regardait la télévision, on regardait VRAIMENT la télévision. Nous, quand on était jeunes, on ne savait que plus tard ce que l'autre avait fait de sa journée ou soirée, pas en se connectant sur Facebook, et du coup, on avait des trucs à se dire quand on se retrouvait. Nous, quand on était jeunes, si on voulait se parler ou se voir, il fallait s'organiser et se rappeler des numéros des gens par coeur. Nous, quand on était jeunes et qu'on voulait se dire que l'on s'aimait, on se le disait, on se l'écrivait, on se voyait.

Mais nous, aussi, on ne se sentait pas obligés de choisir entre des moments avec nos amis et des moments avec notre moitié: les univers étaient compartimentés. De même pour le travail, etc. Nous, quand on prenait une photo de nous, on devait attendre des jours, des semaines, pour voir le résultat sous nos yeux, et cette attente participait de l'euphorie. Nous, quand on était jeunes et qu'on s'aimait, on le montrait plus, on le disait moins. Et quand on voulait dédier une chanson à l'Autre, il fallait faire de VRAIES recherches et lui "fabriquer" une cassette audio qu'il découvrait tout seul, chez lui, ou sur son walk-man."

Ne vous y trompez pas, je ne suis pas nostalgique des vieux Sony, des téléphones fixes, des téléviseurs cathodiques, des trajets en bus ou en stop, des pellicules, des photos floues, etc., non, je suis juste nostalgique de toutes ces petites choses qui faisaient que l'Amour, ça nous impliquait réellement. 

samedi 4 août 2012

Le pays des Bisounours

Sur le papier, j'ai 37 ans, d'après les sources officielles. D'après mes parents, d'après l'Etat Civil, d'après mes diplômes, tout correspond.

Dans la réalité, j'oscille entre 7 et 17 ans. Autant dire que mes filles commencent à être plus matures que moi sur certains aspects.

Je ne parle même pas de ma tendance à m'enthousiasmer devant le moindre truc comme si je découvrais un arc-en-ciel ou un coucher de soleil pour la première fois; ni de mon côté désinhibé qui me pousse à danser et chanter comme si j'étais seule au monde et que je faisais ça très bien.

Non, je fais juste allusion à mon incapacité à concevoir le mal à travers le monde et à être persuadée que me promener à 2 heures du matin dans un quartier douteux est une façon de contrer les idées reçues pour prouver que les faits divers ne sont pas une généralité, mais des cas d'exception.

Et voilà comment, depuis 20 ans (au moins), je me retrouve dans des situations pourries, dons d'argent (enfin, prêts, mais les gens sont très longs à rembourser), bénévolat (ce n'est pas parce que les gens n'ont pas de moyens qu'ils ne peuvent avoir droit à de bons conseils), hébergement (à quoi ça sert que j'ai un appart si je n'en fais pas profiter ceux qui n'en ont pas?), amitiés unilatérales (c'est pas de leur faute s'ils ne rappellent pas: leur vie est tellement compliquée), amours euh... oui, mais là non, ça devient vraiment pathétique quand je fouille dans ma mémoire.

La question que je me suis posée est LA question essentielle à laquelle on se retrouve confrontés tôt ou tard (c'est la nature humaine qui veut ça): POURQUOI???

1. Je pense que d'avoir eu un parcours télévisuel du type Babibouchettes, Bisounours, Récré A2, Hélène et les Garçons, La petite maison dans la Prairie (pourquoi cette s..... de Laura Ingalls s'en sort toujours, ça??!!), etc. n'a pas aidé;
2. Je pense que le fait de m'identifier systématiquement à tous les personnages des films que je visionne, passant d'une émotion à l'autre avec une empathie qui me pousse même à comprendre pourquoi Hannibal Lecter est devenu Hannibal Lecter, etc. n'a pas aidé;
3. Je pense que le fait d'avoir des parents qui s'aiment indécemment depuis 40 ans, se baladent main dans la main, ont eu le culot de ne pas divorcer, ont prôné l'amour véritable, la tolérance, etc. n'a pas aidé;
4. Je pense que le fait d'avoir eu le sentiment d'être bénie des Dieux d'être née là où je suis née, en bonne santé, plutôt mignonne, pas trop bête et d'avoir un certain succès dans mon métier, etc. n'a pas aidé;
5. Je pense que le fait d'être entourée de gens qui me veulent du bien, d'avoir des enfants géniaux, d'aimer la vie, la musique, le monde, les êtres humains, les livres, la bouffe, les papillons, le silence, la pluie, etc. n'a pas aidé.

Suite à ces 5 points, je suis finalement arrivée à une réponse: c'est normal que je sois aussi conne, tout a été fait pour que ce soit le cas.

Conclusion: si ce n'est pas moi, le problème, c'est donc que...