samedi 23 juillet 2011

Je m'étais pourtant promis...

oui, je m'étais pourtant promis de ne pas le faire ce soir. Extinction des feux de mon domicile à 21h30 et petite soirée dehors histoire de faire une pause dans le quotidien. Une soirée exemplaire, à tous points de vue: des échanges, de la musique, de la danse, des rires, la belle vie, quoi!

Et pourtant, une fois rentrée, ça a été plus fort que moi, il a quand même fallu que je m'y mette... j'ai hésité, me demandant si c'était raisonnable à mon âge, si cela allait vraiment m'apporter ce que j'en attendais: du plaisir, une montée d'adrénaline unique, le sentiment de connexion avec moi-même et le reste du monde.

Puis, j'ai tourné autour, regardé cet obscur objet de mon désir, méfiante et désireuse à la fois. Car oui, le mot n'est pas trop fort: je la considérais avec envie. Comme si le manque avait été trop fort au cours de la journée, me renvoyant à ma faiblesse, mon incapacité à m'opposer à ce besoin plus fort que ma propre volonté.

Je me suis demandé comment j'en étais arrivée là, à ne plus pouvoir la contrôler. Avant, je n'avais pas ça en moi. J'étais libre de cette dépendance, mes journées s'écoulaient comme celles de la plupart des gens. Avant. Avant, mes yeux ne me trahissaient pas, mes mains ne tremblaient pas. Mais ça, c'était avant. Avant qu'à cause de ça, mes nuits prennent un autre visage. Que je ne dorme quasiment plus, parce qu'elle me tient éveillée. Ne mangeant que quand mon estomac me le reclame, parce qu'elle me nourrit déjà.

Mes proches me recommandent de faire du sport pour me sentir bien. Du sport? Avec elle, c'est impossible, elle me prend toute mon énergie.

Du coup, j'en ai assez. Ok, j'admets qu'elle contrôle ma vie. Elle.

L'Ecriture (je serais très déçue que vous ayez pensé à autre chose...).

Y en a qui se cament au travail (je n'ai jamais vraiment été fan), au sport (la transpiration, c'est pas mon truc), à l'alcool (ça rend con), au sexe (c'est très surfait), aux substances chimiques (c'est comme l'alcool), moi, c'est l'écriture. C'est mon appendice, un truc avec lequel je vis, respire, aime. C'est vrai qu'elle est exigeante, elle ne sait pas lire l'heure et se fiche pas mal des repas. Elle n'a faim que d'une chose: d'inspiration.

Oui, en rentrant ce soir, j'ai allumé mon ordinateur, ouvert mon navigateur, et j'ai commencé à écrire. Pour faire mon coming-out devant ceux qui me liront. J'écris. Pas parce que je le veux, mais parce que je le dois. Une dette que j'ai envers moi-même. Une façon de rembourser le cadeau qui m'a été fait. Celui d'aimer les mots, leur structure, leur sonorité, leur sens. Quelque chose que je dois à une personne disparue aujourd'hui.

Une personne qui n'avait sûrement pas conscience du fait qu'elle avait définitivement marqué mon existence du sceau de sa passion pour la littérature. Bien sûr, il y en a eu d'autres depuis, qui m'ont permis de continuer à aimer l'écriture, qui m'ont aidé à en faire mon outil de travail. Mais l'amour que je lui porte aujourd'hui, l'hommage que je lui rends, il est venu d'une prise de conscience personnelle. La conscience du fait que ce respect, il me fallait le traduire concrètement.

Non pas en en faisant mon métier, mais en en faisant ma compagne. 

2 commentaires:

  1. Je vais appeler Swisscom!!!!
    http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9pendance_%C3%A0_Internet

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  2. Noooooooon, fais pas ça!!! Je te promets, je vais diminuer...

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