dimanche 22 mai 2011

Carte postale de Djerba

Vous l'avez attendu, celui-là, pas vrai? Mon Koh-Lanta à moi, sans iPhone et seule en pays étranger. Un pays en plein changement... Eh bien, vous allez être déçus sur ces deux points. Finalement, je me suis très bien passée de vous (aussi bien que vous de moi ;-)) et si je n'avais pas su qu'une révolution avait eu lieu pas très loin de là, je n'aurais rien remarqué de spécial. J'ai bien tenté de mener l'enquête, mais quelle déception: l'investigatrice médiocre que je suis a engagé la conversation avec les "locaux" pour leur demander ce qu'il pensait de tout ça, avec, je dois bien l'avouer, une certaine attente d'un enthousiasme prononcé, du type: "ça a changé nos vies", "ça a été incroyable", "ça a été dur", "je connais des gens qui...". Rien du tout. Un désabus total. Ils s'attendaient à des changements immédiats, notamment sur leur salaire, sur les horaires de travail, ils avaient de l'espoir sur des choses très concrètes. Un serveur gagne environ 390 dinars tunisiens (260 francs) et en cas de chômage, point de salut, point d'argent. Ils n'ont pas vraiment de semaines de vacances non plus, sauf si le patron n'a pas de travail pour eux...

Ils reconnaissent quand même une chose: ils ont le droit de se plaindre et de parler, ce qui n'était pas le cas avant. La liberté. Mais une liberté qui ne remplit ni un frigo, ni un appartement.

Concernant les choses un peu plus légères, j'ai été frappée de voir le mélange de femmes portant le voile et entièrement couvertes passant leurs journées à l'intérieur de l'hôtel, tandis que les hommes se promènent à leur guise et que, parallèlement, les danseuses du ventre (héritage très ancien du Moyen-Orient), excitent les sens par leur déhanché sensuel et leur tenue... légère. Il y a des paradoxes qui résonnent étrangement quand on les observe directement...

Quant à moi, j'ai constaté qu'être une femme seule en cette contrée est une expérience intéressante à bien des égards: quel que soit l'âge, les charmants tunisiens vous donnent de la "gazelle", "princesse" ou du "chouchou" à tire larigot, et on sent bien sous ces tentatives de séduction, la recherche d'un conte de fées à la mode tunisienne (un passeport à la clé, pour les plus chanceux). Du coup, après quelques agacements, j'en suis venue à me demander qui était responsable de cette attitude et je dois bien avouer qu'ils ne tenteraient pas si ça n'avait pas déjà porté ses fruits... J'ai donc cessé de jeter un regard dur sur ces charmants jeunes hommes, comprenant au vu de leurs conditions de vie, leurs tentatives visant à les améliorer.

En même temps que je me laissais aller à ne rien faire (j'ai quand même "dévoré" 7 bouquins, qui n'ont rien à voir avec le boulot, je précise), j'avais le loisir de voir les infos françaises sur ma télévision avant d'attaquer le buffet du soir. J'ai donc assisté à l'absurdité de l'affaire DSK. Mais ça, je vais en faire un billet tout spécial, parce que ce billet est consacré aux vacances, et pas au fait que les médias deviennent consternants...

PS: la photo, c'est pour montrer que je ne suis pas qu'un pictogramme avec des couettes....

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