mercredi 10 août 2011

L'époque bénie de l'enfance

Autant je ne peux pas dire que je regrette ni mon adolescence, ni le début de l'âge adulte (on se pose trop de questions dont les réponses ne viendront que bien plus tard), autant je dois dire que quand j'observe mes enfants, je me rends compte qu'il s'agit bien là d'une période bénie et unique en terme de libertés dans une vie.

Un enfant, ça s'émerveille devant tout, ça ignore une bonne partie des conventions et ça se fraie un chemin dans l'avenir sans le poids du passé. Un enfant, ça s'extasie devant un arc-en-ciel après l'averse, ça tutoie une vieille d'âme qui le tutoie, ça fait ses expériences même s'il sait qu'il peut tomber.

J'observe mes filles, qui apprennent des chansons par coeur dont elles ne comprennent pas la portée des paroles en prenant des airs théâtraux, qui rient à gorge déployée dans la rue, suscitant la sympathie des passants, qui n'attendent que de pouvoir enlever leurs chaussures pour fouler n'importe quel sol pieds nus, et je me surprends à chanter à tue-tête avec elles et à me promener de plus en plus souvent sans mes chaussures.

J'observe mes filles qui s'inventent des scénarii fantastiques dans le premier endroit où elles s'installent, entraînant avec elles garçons et filles aux alentours, exprimant leur créativité en décidant de ne pas reproduire les modèles qu'on leur propose dans les cahiers de coloriage et décidant finalement qu'un t-shirt orange se marie fort bien avec un short violet, et je me surprends à écrire en suivant mon imagination, à faire des projets dans lesquels j'entraîne mes proches de tous les sexes et à me rendre compte que mon débardeur violet se marie fort bien avec mon slim bleu électrique et mes talons oranges.

J'observe mes filles profiter d'une magnifique journée à la campagne dans une maison prêtée - disposant d'un jacuzzi - en se baignant nues jusqu'à la tombée de la nuit parce qu'elles veulent observer les étoiles et je me surprends à les rejoindre sans complexe et à regarder les étoiles plus souvent qu'à mon habitude.

L'autre jour, un ami m'a dit que l'amour était le moteur de la vie. Je ne sais pas si c'est vrai, mais ce qui est sûr, c'est que les enfants vous offrent une réelle deuxième chance de voir la vie autrement et d'oser.

Tout simplement parce qu'à travers leurs yeux vous réalisez que la seule façon d'avancer, c'est de prendre le risque de tomber, et que la seule façon de se sentir vivant, c'est de vivre chaque moment pour ce qu'il a d'unique. Et vous savez ce qu'il y a de plus fou? C'est que cette énergie se répand sur tous et pousse les gens à faire ce qu'ils ne se pensaient plus capables d'accomplir: s'accepter tels qu'ils sont.


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