mardi 29 mars 2011

Nous, Outremangeurs de contenus...

Pour moi qui suis une adepte des mots, un peu difficile de se frayer un passage dans la jungle des informations qui envahissent mon petit écran (je parle de celui doté d'une pomme, bien sûr) et surtout, au final, quelle réelle plus-value?

En me loguant ce matin sur mes réseaux habituels (Facebook, twitter, linkedin), en consultant mes mails et les nombreuses invitations à des manifestations en tous genres allant de "médias sociaux, et si je créais ma propre plate-forme" en passant par "la fin du e-commerce", voire simplement en cliquant sur les vidéos de mes "amis" ("vivez le tsunami minute par minute", "découvrez la poitrine de la présentatrice d'une chaîne italienne"), je réalise à quel point nous produisons et diffusons du contenu d'intérêt variable. Véritable production à la chaîne de tout et n'importe quoi, j'ai parfois le sentiment que le web devient une grande poubelle, dont il faudra bien, un jour, trier les déchets selon leur pouvoir de nuisance pour les générations futures...

Certes, "c'est génial", tout le monde peut s'exprimer sur la toile, donner son avis, ou transmettre des informations, conseils, etc., mais honnêtement - et je ne parle que des flux en français - il y a quand même des fois où je m'interroge, non pas sur la pertinence, mais sur la forme: grammaire, syntaxe, orthographe, tout y est, ou plutôt tout y est absent, même sur des sites de référence. Et ça, c'est encore un moindre mal... Le pire, c'est quand le chaland est harponné au moyen d'une accroche prometteuse qui masque tout simplement le vide du contenu.

Prenez les événements autour des médias sociaux: sincèrement, j'ai fait une overdose. A force d'entendre les mêmes choses (je parle de la Suisse romande, d'autres pays savent visiblement davantage de quoi ils parlent), de voir les mêmes têtes venir vous expliquer comment gérer votre présence en ligne (la plupart des patrons de ces agences ont à peine un profil linkedin) en prenant pour exemple Apple, Coca-Cola, Gap ou qui sais-je, je finis par me dire qu'il faut laisser ça aux vrais experts. Et je ne m'inclus pas dedans, je vous rassure. Je suis amateure, curieuse, utilisatrice parfois compulsive, mais une spécialiste, sûrement pas. Croyez-moi, il y en a quelques-uns, ils ne montent pas sur scène, c'est tout.

Le web est une chose merveilleuse, un vrai espace de liberté, et comme pour toute liberté, quand elle n'est pas gérée, elle devient finalement plus anarchique que constructive. Et quand, dans une anarchie, les borgnes règnent, même les aveugles finissent par se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond...

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